sábado, 15 de agosto de 2015

Entrevue avec le Comité de Femme du TKP/ML TIKKO (guérilla)

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En quoi est ce qu’un travail spécifique de femme est-il nécessaire pour l’organisation des femmes dans les rangs de la Guérilla ?
Selon la perception socialement répandu, « la guerre est une affaire d’homme ». La place des femmes est très « à l’abri » dans leur foyer. Ceci est la raison pour laquelle il n’est pas considéré comme « normal » que la femme combatte arme en main pour sa libération. Mais il est aussi un fait avéré que là où il y a oppression, résistance et révolte sont et seront présentes. En vérité, l’Histoire est pleine d’innombrable faits de résistance et de révolte des femmes. Dans notre pays, cela fait des siècles que, dans cette guerre, les femmes ont pris, et prennent toujours, leur place à différentes échelles. Il y a de multiple exemples qui démontrent que les femmes savent faire la guerre et qu’elles sont une force. Cela nous le voyons dans notre propre histoire ainsi que de celles d’autres organisations qui mènent le combat social et de libération nationale. L’exemple le plus récent est le combat des femmes de la Guérilla qui ont combattu en première ligne à Kobanê et à Şengal.
Pour comprendre le présent, il est essentiel de connaitre et d’analyser notre passé, notre Histoire. Quel était le rôle des femmes dans la guerre hier ? Quel est-il et comment doit-il être aujourd’hui ? Les réponses que nous allons apporter vont déterminer l’orientation de nos réflexions. Dans ce but, pour surmonter les blocages nous devons tout d’abord comprendre ce qu’il y avait de positif et de négatif dans nos orientations politiques passées. Nous construisons notre lutte à partir de nos expériences, même incomplètes, d’hier à aujourd’hui dans les rangs de la Guérilla. Nous sommes sur un terrain où la masculinité est très développée. Donc nous portons de manière plus que suffisante la réflexion sur l’idéologie de domination masculine. Naturellement, pour que les femmes et les hommes s’organisent, nos désirs politiques ne peuvent être au même niveau. Dans cette lutte que nous avons commencé dans l’inégalité, nous avons besoin de nos positions politiques spécifiques. L’expérience accumulée par « les Cinq » (ref : cinq femmes de la guérilla cadres du TIKKO mortes en combattant en 2011), les valeurs qu’elles ont créé sont notre plus grande richesse. Ce qu’elle nous ont laissé en héritage nous permet de voir que dans la Guérilla, les femmes aussi peuvent porter des responsabilités, devenir Commandante ou Commissaire Politique, prendre les devant, en bref devenir actrices dans cette guerre. Le vide qu’elles nous ont laissé, peut être que nous n’avons pas réussi à le comblé rapidement. Mais en allant toujours de l’avant, en voyant l’organisation, tant que nous sommes tourné vers le peuple, nous pensons que cette période ne durera plus longtemps. Dans les étapes pratiques proposées dans l’organisation, celles qui montrent de manière le plus solide notre avancée vers l’avant est la constitution de notre comité.
 « le Comité des Femmes est le produit d’une nécessité »

Pourquoi un Comité des femmes a t-il été nécessaire sur le terrain ?
Tout d’abords, durant l’année passée, plus spécifiquement durant le Camps d’Hiver, nous avons commencé les travaux de réflexion spécifiques femmes.Et à plusieurs niveaux nous avons instauré les premières applications pratiques. Les rôles que nous a fait porter la société pendant des siècles, nous devons les formater et faire vivre à l’intérieur de l’organisation cette orientation politique à suivre. En premier nous devions commencer par travailler sur nous même, et nous nous y sommes consacrées. En réfléchissant à quel point nous portons le rôle traditionnel de femme, nous nous sommes penché sur la manière de surmonter cela dans la pratique. Nous savons que notre travail est difficile. Et aussi parce qu’à l’intérieur de l’organisation une des chose que nous devons forcer au changement est le fait qu’il y ait des zones de pouvoir masculin, tout comme l’accession difficile des femmes aux postes de commandement, de direction, de production politique. Pour faire court, notre guerre est contre l’ennemi extérieur, mais aussi contre la domination masculine à l’intérieur de notre organisation et encore contre nos rôles traditionnels de femme qui sont en nous même.
Le Comité de Femmes du TKP/ML TIKKO s’est constitué comme nécessité de ce produit. Notre Comité en étant responsable du développement idéologique et politique des camarades femmes à l’intérieur du TIKKO va essentiellement renforcer l’Organisation en interne. Il va activement travailler pour conscientiser, organiser et faire prendre part au combat les femmes dans les régions où nous menons la guerre.
En étant des camarades , femmes et hommes, nous ne débutons pas sur un même pied d’égalité cette guerre dans laquelle nous prenons place. Notre développement dans la Guérilla n’est pas naturellement égale. Pour que nous arrivions au même niveau avec les hommes, selon eux, nous avons encore beaucoup de blocage à dépasser, nous devons lutter pour faire ressortir nos propre force et pour avoir une entière confiance en nous même. Nous n’acceptons pas paroles illusoire comme « nous sommes ensembles, nous sommes égaux ». C’est pour cette raison que nous ressentons le besoin de nos mener nos propre réflexions politiques, d’avoir nos propre lieux organisations.
Même si c’est de manière insuffisante, nous avons déjà mis en place des applications concrètes à plusieurs niveau à partir des nouveaux travaux spécifiques que nous avons commencé. Avoir nos propre points de vus, nos propre unités, nos propre réunions, nos propre lieux de vie, que concernant ce que nous vivons notre parole compte, nous a permis d’atteindre une force certaine au sein de l’Organisation. Notre souhait est que nos travaux et nos visions politiques trouvent une application pratique. Mais avant tout le fait que notre Comité des Femmes s’organise, que, dans les rangs de la Guérilla, les travaux que nous effectuons s’institutionnalisent, est une étape importante.
 « Nous commençons par remettre en question la construction sociale »

Quels genre de travaux effectuez-vous ?
Tout d’abords nous devons préciser que comme pour tout, pour ce travail non plus il n’y a pas de mode d’emploi tout prêt. Dans l’ensemble du TIKKO, si nous devons apprendre à faire la guerre en la faisant, en tant que femmes, nous commençons à résoudre nos problèmes inhérents à la guerre en rentrant encore plus dans cette guerre. Mais les problématiques des femmes en guerre ne commence pas seulement avec la Guérilla. Avec chaque camarade qui se joint à la Guérilla, nous commençons par travailler sur les questions de répartition genrée des tâches dans la société et nous la remettons en question. Ceci est une méthode, une méthode pour mettre en évidence les problématiques et les contradictions. C’est ainsi que nous trouvons des solutions sur la questions de l’idéologie de l’apprentissage de la domination masculine. Par exemple, les discussions que nous avons sur la répartition des tâches selon les Genres et les questions de : « être l’objet de, dépendance, manque de confiance en sois, émotivité », nous les résolvons à partir d’expériences concrètes de chacune des camarades. Mais, bien évidemment, pour les résoudre, il ne suffit pas de saisir les problématiques et les contractions, pour régler ce sujet il faut avancer pas à pas.
Par exemple, si une camarade a des difficultés à prendre la parole, alors il faut avant tout en rechercher la cause. Et en pratique, cette camarade s’efforce d’intervenir à chaque réunion. Et à partir de cette méthode, des formation spécifiques aux femmes, celles spécifiques aux hommes puis les discussions mixte, nous traitons l’ordre du jour déterminé. Le fait est que et pour les femmes, et pour les hommes, ces formations soient spécifiques est très important en terme d’ouverture et de remise en question.
 “Ce que les hommes « ont à perdre », ce que les femmes « ont à  gagner »”

Est ce que vous menez des travaux avec les camarades hommes ?
Les formations que nous faisons concernent aussi les camarades hommes. Les travaux que nous effectuons avec eux sont différents. De ce que nous savons, les travaux spécifique que nous faisons pour les hommes n’ont encore jamais été fait dans notre organisation (TIKKO). Et même si, de par le fait que ce soit nouveau, nos manques sont mis en évidences, il ne faut pas perdre de vu que ça créé d’importantes expériences et connaissances. Étant donné que, jusque là, les camarades hommes se pensaient à l’abri de cette problématiques, ils montrent toujours un peu de la la retenue dans l’effort à faire. Même s’ils ont une prise de conscience, il est difficile pour des hommes de se remettre en question. Lorsque nous faisons un travail de réflexion sur deux ensemble, il n’est pas exagéré d’avoir cette conclusion.
Étant donné que les camarades hommes pensent tout d’abord à ce qu’ils vont « perdre », ils ne font pas d’efforts pour s’ouvrir. Tandis que les camarades femmes à partir du moment où elles croient en cette nécessité, quand elles voient ce qu’elles ont à y « gagner », elles ont plus d’ouverture d’esprit. Il est certain que ces réactions sont les résultats de leurs construction sociale. Les camarades hommes ont peur qu’ après s’être défait des comportements masculinistes qui leur est enseigné depuis des siècles, il ne leur reste plus rien. Entre le moment où nous commençons ces formations et le moment où nous les finissons, nous pouvons constater un changement certain de leur compréhension et leur comportement.
En dehors de cela, la décision prise pas le Commandement Régional ; qu’à chaque réunion il y ait un ordre du jour qui « touche » les camarades femmes, est un acte important car inclure ces problématiques à l’ordre du jour des réunions permet de mieux les débattre et de plus les approfondir.
Quels sont vos objectifs dans le domaine militaire ?
Nous sommes régulièrement confrontées à la perception cela laquelle la guerre est un « travail d’homme ». De notre côté la première chose que nous devons briser est celle-là. Comment le briser ? En insistant sur la mise en avant des femmes ; nous pouvons affirmer que notre premier objectif est que les femmes soient en première ligne dans les actions et les patrouilles, qu ’elles prennent des responsabilités et qu’elles soient plus visibles dans les activités. Nous proposons pour cela qu’il y ait systématiquement minimum une femme dans chaque groupe d’action.
Notre objectif suivant est que les camarades femmes accèdent aux fonctions de commandements. Car c’est ainsi qu’en pratique nous ferons attention à ce que les femmes, dans la Guérilla, soient au centre de l’attention et qu’elles puissent prendre les devant. Évidement nous rencontrons certains problèmes. Il faut commencer par aborder les approches erronées des camarades hommes sur le sujet. A propos des violences psychologiques subits par les camarades femmes, il ressort que du côté des camarades hommes, leur initiatives sont étouffées dans l’œuf, qu’elles ne sont pas prises en compte. Naturellement, cela ne fait qu’aggraver le manque de confiance en sois des camarades femmes. Quand déjà dans la prise en charge des initiatives elles sont mises en difficulté, lorsque celle-ci sont brisé dès le départ, il devient encore plus compliqué de se sentir capable d’en prendre. Étant donné que ça demande déjà des effort de faire « appliquer » ses instructions, il en ressort que les camarades femmes montrent de la timidité lorsque ’elles donnent leurs instructions aux hommes. Et tout cela augmente encore le manque de confiance en sois des camarades femmes : « est-ce que je peux le faire ? ». En conclusion dans la prise en compte et le partage des responsabilités avec les camarades hommes, nous constatons comme un recul.
Comme nous l’avons déjà dit, notre objectif est que dans la Guérilla, les femmes se mettent en avant, prennent des responsabilités et soient plus visibles. En ces conditions la guerre sera aussi un « travail de femme ». Et pour cela comme nous l’avons précisé dans d’autres questions, nous avançons sur nos analyses des approches de dominations masculine ; d’un autre côté nous trouvons des solutions, grâce travaux, au manque de confiance en sois des camarades femmes. Si jusqu’à présent il y avait un manque, c’est parce que l’organisation n’appliquait pas de politiques spécifiques sur ce sujet. Là aussi nous faisons et ferons encore des pas en avant.
A partir de tout cela, notre objectif à long terme est de provoquer la constitution d’une armée de femmes. En ce moment chaque nouvelle étape que nous passons est pour en créer le noyau. C’est en visant cela que nous agissons et c’est ce la que nous voulons faire vivre. Pour que les femmes puissent avoir un endroit qui leur est propre, où elles pourraient s’exprimer librement, et pour que les femmes de la classe ouvrière aient leur armée de libération, cette constitution d’une armée de femmes est essentielle. Chaque nouvelles évolutions vers laquelle nous avançons servent, et serviront, cette cause.
2eme partie bientôt…
https://nouvelleturquie.wordpress.com

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